LA CATHÉDRALE DE PHAT DIÊM
22 août 2024
Les origines ne sont pas très connues, ce qui est sûr c’est que c’est lié à l’époque coloniale française. C’est à Nam Dinh, 90 km au sud-est de Hanoï, grand centre textile, que les employés et ouvriers vietnamiens se mélangent avec les soldats et les colons français. On raconte que son nom serait une déformation de « pot-au-feu ». À l’époque, les Français réquisitionnent pratiquement toute la viande de bœuf, ne laissant aux Vietnamiens que les os, les cartilages, etc. Les marchands de soupe y voient une occasion d’inventer un nouveau produit à ajouter aux « soupes populaires », les xau trau. Les Chinois de Nam Dinh propagent la soupe jusqu’à Hanoï, puis le long du fleuve Rouge, puis en couvrent tout le pays.
Après le départ des Français en 1954, le gouvernement communistes interdit le pho’, car il participe au gaspillage de riz dans une époque de disette. Mais les Vietnamiens sont très attachés et, petit à petit, les vendeurs ambulants s’organisent pour le préparer à l’insu des autorités et le vendre illégalement.
À l’arrivée des Américains en 1964, le pho’ se fait sans viande, car elle manque cruellement. Par comparaison avec les premiers Drones, on les appelle Khong Nguoi Lai, « le pho’ sans pilote ». En 1975, à la fin de la guerre entre les Nord- et les Sud-Vietnamiens, le Pho’ évolue devient plus raffiné, avec la naissance du pho’ au poulet, le gouvernement ayant réglementé la vente de viande de bœuf.
Un évènement contribua grandement à le faire connaitre au monde entier : en 2000, le président américain Bill Clinton, en visite officielle au Vietnam, s’arrête devant un vendeur de rue pour en manger deux bols de pho’, évènement filmé et photographié, et diffusé dans le monde entier, à la suite de quoi le pho’ devient le plat à essayer impérativement.
Phénoménale !
Top 50 des meilleurs plats du monde de CNN,
Top 40 des plats que l’on doit goûter une fois dans sa vie (site Business Insider),
20e rang parmi les 500 meilleures expériences gastronomiques dans le monde.
En 2018, le livre d’Andrea Nguyên obtient le prix James Beard (oscar du milieu culinaire) pour son livre Pho’ Cookbook, recueil des différents types de pho’.
Enfin, le gouvernement du soleil levant déclare le matin du 4 avril Journée du Pho et le12 décembre au Vietnam, Journée nationale du Pho.
Le secret principal tient dans le bouillon ; idéalement, il faut le faire soi-même, mais attention, il faut compter 8 heures de cuisson. Dans la plupart des restaurants servant du vrai pho’, le bouillon est fait à partir des restes de bœuf ou de poulet qui, avec des épices et du nuoc man, vont cuire à petit feu durant 3 heures en écumant régulièrement.
Pour le déguster, le pho‘ est servi accompagné de quelques quartiers de citron vert et de piment frais, il se déguste avec baguettes et cuillères. Les vietnamiens le dégustent brûlant et en cinq minutes chrono pour ne pas laisser les nouilles de riz gonfler.