A l’époque, le Vietnam était divise en deux royaumes, celui de la dynastie des Trinh au nord et celui des Nguyên au sud, qui se sont combattus de 1727 à 1804 jusqu’à ce que Nguyên Phuc unifie le Vietnam (avec l’aide des Français) et prenne le nom de Gia Long.

En 1744, pour se différencier du Nord, le dirigeant Nguyên Phuc Khoat décide de se doter d’un costume traditionnel. À cette époque, le pantalon était obligatoire pour les femmes comme pour les hommes, mais la tunique des femmes comptait 5 pans, ce qui n’était pas très pratique. En 1930 un créateur de mode de Hanoi, Monsieur Le Mur, en vietnamien Cat Tuong, le modifie en réduisant le nombre de pans à deux, lui fit mouler les formes, mit des boutons sur le côté et fit varier la forme du col. Le modèle fit scandale, car jugé trop indécent, mais il fut immédiatement adopté par l’ensemble des femmes. Il existe également un Ao Dai pour hommes, mais utilisé seulement pour les cérémonies importantes telles que mariages, défilés historiques et autres.

Après le départ des Français du Nord en 1954, le gouvernement nord-vietnamien l’interdit, car inapproprié au travail et coûteux, il vaut mieux la salopette Mao !

Au sud en revanche, l’infernale Madame Nhu (celle qui a parlé dans une interview de « barbecue de bonzes » après qu’un moine bouddhiste se soit immolé par le feu dans une rue de Saïgon), première dame, le portait en toutes occasion même avec des décolletés et bientôt toutes les bourgeoises l’imitaient (par contre, alors qu’elle collectionnait les amants, elle a fait fermer tous les bars à filles, les maisons closes, etc.). C’est à cette époque qu’il devint l’uniforme obligatoire des lycéennes.

A la réunification du Vietnam en avril 1975, l’Ao Dai est considéré par les dirigeants comme un signe de décadence, les femmes qui en portaient un, étant passibles de camp de rééducation. Heureusement, lors de l’ouverture du Vietnam apres 1990, il fut encouragé et il connait une véritable résurgence, avec de célèbres stylistes tels que comme Minh Hanh, Sy Hoang et Tan Chau.

L’Ao Dai se compose de deux pièces : la tunique et le pantalon. Fendue depuis la taille et collant au corps, la tunique descend jusqu’aux pieds et est fermée sur le côté. Le pantalon quant à lui, taille haute, ample est maintenue par une ceinture élastique. La fente de la tunique remonte de 3 à 4 cm à la taille et découvre un petit triangle de peau à la hauteur des hanches, le bien-nommé « Triangle de l’émotion ».

Il est  porté essentiellement lors de grandes cérémonies : mariages, fêtes telles que celle du Têt, défilés historiques, etc. ainsi que par les hôtesses de Vietnam Airlines, les serveuses de restaurants traditionnels et les réceptionnistes d’hôtels de luxe (ou de propriétaires traditionnelles, tels Loan), certains magasins haut de gamme, etc. Les collèges et lycées l’imposent, pour les cérémonies, à ses élèves garçons et filles (il ne peut être que blanc, couleur de la virginité). Il faut voir l’ensemble des élèves d’un collège, comme celui de Ninh BInh, en Ao Dai le jour de la fête de la rentrée (5 Septembre).