Reconnue au patrimoine mondial culturel de l’UNESCO le 27 Juin 2011

La dynastie des Hô:

En 1390, alors que règne au Vietnam la dynastie des Trân, Hô Quý Ly, un mandarin monté en grade dans la hiérarchie administrative et qui a épousé une des sœurs du roi, remporte une grande victoire contre les Cham au cours de laquelle leur roi est tué. Il est nommé commandant-en-chef de l’armée viêt.

En 1397, il parvient à se faire nommer Général-Protecteur-Régent du faible empereur Trân Thiêu Đê, ouvrant ainsi la porte à une usurpation du pouvoir et, pour l’affermir, fait construire une immense citadelle à Vinh Lôc, aux confins du Tonkin et de l’Annam.

Début 1398, il invite l‘empereur à la citadelle et le force à abdiquer en faveur de son fils Trân Thiêu Đê, âgé de trois ans. Il le fait ensuite enfermer dans une pagode, puis exécuter. En 1400, il dépose l’enfant et se fait nommer empereur sous le nom de Hô Quy Ly, fondant la dynastie des Hô. Pour fortifier sa position, il prétend descendre du duc Hu de Chen (1046 av. J.-C ). Le Chen est une province chinoise côtière appelée de nos jours Zhejiang), lui-même descendant du roi légendaire chinois Shun de Yu (2233-2184 av. J.-C.). Un ancêtre, Hô Liem, aurait émigré au nord du Vietnam à une date inconnue et l’arrière-arrière-grand-père de Quy Ly se serait ensuite installé dans le Than Hoa. Le mot « Yu » de Shun de Yuse prononçant « Ngu » en vietnamien, il donne à son royaume le nom de Đai Ngu (Grande Paix) et transfère sa capitale à la citadelle de Vinh Lôc, qu’il renomme Tây Đô (Capitale de l’Ouest). Après l’assassinat de l’empereur, il ordonne l‘exécution de 370 membres de la famille royale et mandarins favorables aux Trân, ce qui lui vaut la haine du peuple, bien qu’il gère le royaume avec une grande intelligence, réformant des lois et le régime féodal, imposant dans son royaume le chu nôm en remplacement de l’écriture chinoise classique et introduisant les premiers billets de banque dans le pays. 

La dynastie est la plus courte de l’histoire du Vietnam ; elle ne dure que six ans et ne compte que deux empereurs. En 1401, Hô Quý Ly nomme roi un de ses fils, Hô Hán Thuong, mais garde en fait les rênes du pouvoir. L’année suivante, il lance ses troupes vers le sud, sur les trois provinces septentrionales du royaume de Champa, qui doit les céder.

Il doit ensuite faire face à des rébellions fomentées par les descendants des Trân, qui s’allient plus ou moins avec les Chinois Ming. En 1403, il envoie des émissaires et des présents à Pékin pour essayer d’améliorer les relations entre les deux pays, prétendant que la dynastie des Trân n’existe plus depuis la mort de son dernier roi. Ignorant le crime commis, l’empereur Ming accepte de reconnaitre Hô Hán Thuong.

En octobre 1404, Trân Thiên Binh, un aventurier qui prétend descendre des Trân, se présente à la cour de l’Empereur de Chine, lui explique la conduite de Hô et lui demande de l’aider à reconquérir le pouvoir. L’empereur Ming Yongle publie un décret condamnant l’usurpateur Hô et exige de Hô Hán Thuong qu’il reçoive Trân Thiên Binh en tant que nouveau roi. Hô accepte et Trân part pour le Tonkin en compagnie d’un émissaire chinois et d’une escorte de soldats. Le 4 avril 1406, le cortège tombe à Langson dans une embuscade ordonnée par Hô ; Trân et l’émissaire Ming sont tués. Gravement insulté, l’empereur Ming Yongle envoie le 11 mai (certaines sources parlent de juillet) deux armées, une de 135 000 hommes sous le commandement du général Zhang Fu, qui pénètre dans Langson – une fois de plus ! à partir du Kuang-si, et une de 80 000 hommes sous les ordres du général Mu Sheng, qui part du Yunnan. Le Ming Shilu (Véritables Annales des Ming) précise que l’empereur a ordonné d’épargner « tous les Viêt innocents ». Le 24 novembre 1406, les deux armées se rejoignent à Bach Hac, sur la rive nord du fleuve Rouge. L’armée Hô, commandée par Hô Quy Ly et son fils Hô Han Thuong recule sans cesse vers Son Tây, où les Hô ont fait édifier en rempart de 400 kilomètres le long des berges du fleuve Rouge. Les Chinois affichent partout et gravent sur des tablettes livrées au courant des fleuves et rivières qu’ils ne sont là que pour rétablir sur le trône le Trân légitime ; sorte de guerre psychologique qui porte ses fruits : de nombreux officiers et soldats viêt se rendent sans combattre.

photo Jacques Bacon

En janvier 1407, les Chinois changent de direction et se dirigent vers Thang Long, l’ancien nom de Hanoï, auquel ils font subir un sac terrible, puis vers le sud du delta du fleuve Rouge. Hô Qui Ly commet l’erreur de pratiquer une guerre conventionnelle au lieu de la si efficace guérilla, lance une contre-attaque.

Elle est repoussée et le reste de son armée se réfugie au Thanh Hóa, dont l’armée s’empare début mai. Les deux Hô sont capturés dans le Ha Thin le 16 juin et enfermés dans une cage, direction Nanjing, où l’empereur les condamne à servir de simples soldats de garde.

Le 5 octobre 1407, au cours d’un procès pour haute trahison, l’empereur chinois demande aux deux Hô s’ils ont effectivement assassiné le roi Trân et usurpé son trône. Ne recevant aucune réponse, il les fait exécuter.

La citadelle:

D’un périmètre de 4 kilomètres, la citadelle est rasée par les envahisseurs Ming en 1407. Il n’en reste aujourd’hui, sous le nom de Citadelle des Hô, que les impressionnantes murailles et leurs 4 portes dont deux monumentales, des fondations des bâtiments intérieurs, et deux dragons en pierre sculptée.

L’ensemble a été inscrit au Patrimoine mondial de l’U.N.E.S.C.O. en 2011. Très agréable promenade dans un lieu peu fréquente.

Y aller depuis Tam Coc:

Trop loin en bicyclette (90 km AR soit 2 heure 30 aller et autant retour), c’est la voiture avec chauffeur ou la moto. Descendre la route Mandarine jusqu’à Bim Son, puis direction ouest vers Phô Cat. Vous arrivez sur la route 45, que vous prenez direction sud ; Vinh Lôc est à 18 km. les paysage traverse valent vraiment le coup

Possibilité de s’y arrêter en allant a Dien Biem Phu ( voir article a venir)

Loan saura vous organiser tout ca dans les meilleurs conditions