LA CATHÉDRALE DE PHAT DIÊM
22 août 2024
On ne sait pas exactement d’où viennent les Cham. Ils apparaissent en Annam, le centre du Vietnam, vers 200 av. J.-C. Certains experts pensent qu’il s‘agit d’un peuple marin originaire de l’actuelle province d’Aceh (pointe ouest de Java), qui se sont tout d’abord installés à Bornéo (où, de nos jours, une tribu comprend le cham) et aux Philippines, puis sont arrivés dans la région de la moderne Nha Trang en 137. Ils fondent tout le long des côtes de l’Annam et ensuite dans le Sud des principautés qui deviendront le grand royaume du Champa, que la tradition date de 192. Il n’y a aucune preuve de conflits entre les Cham et les Sa Huynh, qui contrôlaient alors la région de Hoi An. On pense que ces derniers ont été assimilés progressivement par les Cham, comme le prouvent des jarres Sa Uynh trouvées au pied de tours cham. Ils arrivent sur le site de My Son au IVème et y resterons Jusqu’au XIIIème siècle.
C’était une culture très avancée et unique au Vietnam de par ses influences hindouistes. My Son fut la capitale religieuse et politique du royaume Champa,. My Son était donc une terre sainte hindoue du royaume Champa. Après chaque accession au trône, le roi venait se sanctifier et offrir des sacrifices. Il lui fallait également construire et entretenir les temples.
Du IVème au VIIème siècle, les constructions étaient en bois, mais un incendie détruisit le temple principal (aujourd’hui à l’emplacement A) et le roi Sambhuvarman les fit reconstruire en briques
En 875 voit un nouvel évènement capital dans l’Histoire du Vietnam : le prince Cham Jaya Indravarman épouse Rajakula Haradevi, reine du royaume du Champa, se fait proclamer Roi des Rois (ce qui laisse entendre que le Champa était une mosaïque de petits royaumes), et établit sa capitale à Indrapura (La Ville d’Indra), près de Faifo, devenu le port du royaume cham et connu sous le nom de Hoi An. Lui et son successeur Jaya Simhavarman agrandissent le royaume vers le Sud. Au temps de sa splendeur le royaume comptait 20 millions d’habitants (quasiment la France d’alors !) et s’étendait de Huê à ce qui est aujourd’hui Saïgon. 982 voit une nouvelle invasion du sud du royaume viêt par les Cham, que Lê Đại Hành repousse. C’est le début de la politique viêt de la « marche vers le sud », la nam tiên. Les conflits entre les Viêt et les Cham ne cessent plus jusqu’à 1471, année de la prise par les Viet de la capitale cham. Les Cham ont laissé de superbes tours en brique non seulement à My Son, mais également autour de Qui Nonh (sites de Thap Đoi et de Banh It) et dans la région de Nhatrang (sites de Po Nagar et de Po Klong Garai).
Les Cham se réfugient à la frontière du Vietnam et du Cambodge, dans la région de Chau Doc. Devenus musulmans sous l’influence des marchands malais et indonésiens, ils forment une communauté très soudée qui a construit de nombreuses petites mosquées.
My Son est donc abandonnée et retourne à la jungle. En 1885, une garnison Française stationnait non loin de My Son, sans le savoir bien sûr. Le commandant de la base ne savait que faire faire a ses soldats pour éviter l’ennui. Il décida donc de débroussailler une vaste étendue a cote de son camp. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir le site de My Son en excellent état (on raconte la même histoire sur la Corderie Royale de Rochefort). En 1898 et 1899, deux experts Français, L. Finin et L. de Lajonquière, accompagnés de l’architecte-archéologue H. Parmentier, se rendent à My Son pour étudier l’art cham. Ils publieront de nombreux documents dans la revue d’Extrême Orient jusqu’en 1903.
A peine une dizaine de tours, sur les 71 dénombrées par Parmentier, restent debout, car les Américains y ont lâché des bombes vu que le site était occupé par les Nord-Vietnamiens. mais le site entouré de collines à la végétation luxuriante a gardé tout son intérêt. Outre les ruines vous pourrez admirer le musée dans lequel vous avez une maquette de l’ancien site, ainsi qu’un un spectacle de danses folkloriques. Plusieurs restaurants à l’entrée du site.
Attention de bien rester dans l’enceinte du site, pas de Hors-piste, des munitions de l’ancienne guerre sont toujours présentes
Pour y aller depuis Villa Loan :
Ne pas partir sans bouteille d’eau et chapeau, le site est dans une cuvette et souvent il y fait très chaud
Un arrêt intéressant sur la route: Dien Phuong sur la route de My Son
Ce village fabrique des cloches, des gongs, des instruments de musique, des brûleurs d’encens, des supports de lampes, des vases anciens en bronze qui sont normalement utilisés dans les fêtes, les cérémonies et la vie quotidienne.